2016: Malagnou est menacée une nouvelle fois d’expulsion !

Grâce à nos chers gouvernants, la saga continue!

Après avoir promis de renouveler le bail qui nous lie à l’Etat de Genève pour 4 ans, ce dernier a retourné sa veste au mois de septembre 2016 et demande l’expulsion de l’association Xénope. Mais c’est sans compter la résistance des habitant.e.s! Retour sur une action le 20 octobre 2016 et plus d’infos à venir!

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Le 20 octobre, nous étions une bonne centaine pour protester contre l’expulsion de notre maison collective à Malagnou et à récompenser d’un pipeau d’or la malhonnêteté de notre cher conseiller d’état Serge Dal Busco. Nous avons tenté de rejoindre la place de la Taconnerie afin de lui remettre ce prix honorifique directement devant son bureau mais c’était sans compter la présence des forces de l’ordre, bien décidées à nous barrer la route. L’ambiance est cependant restée détendue et nous nous sommes contentés du parvis du commissariat du Bourg de Four. 

interview récit: 

Le 12 mars 2017, cela fera 5 ans que l’ancienne station de zoologie expérimentale du 154 rte de Malagnou (Chêne-Bougeries) a été investie.

Qu’est-ce qui poussa un collectif d’étudiants et de personnes en formation à passer outre la sacro-sainte propriété privée ?

Sans doute une volonté de dénoncer la situation indécente d’une Genève à deux vitesses où les coûts prohibitifs des logements contribuent à paupériser une partie croissante de la population. La taille exceptionnelle du bâtiment a aussi permis à Xénope d’être un lieu de rencontre et d’activité diverses qui a contribué à développer un tissu de contact alternatif dans la ville. Des maisons comme Xénope ou la Tortue (CIGUË) contribuent ainsi à restaurer des rapports humains dans une ville tendant à l’asphyxie.

Et maintenant vous organisez un rassemblement devant le Département des Finances du canton de Genève (auquel l’OBA est rattaché) ?

Oui, car l’Office des bâtiments (OBA) nous avait assuré au début de l’été 2016 que notre contrat de bail serait prolongé jusqu’en 2020, le projet de construction sur la parcelle dite de Malagnou étant au point mort. L’espoir était alors au rendez-vous… mais c’était du pipeau !

Au mois de septembre, nous apprenons que le Conseil d’Etat souhaite exproprier Xénope pour que l’Hospice général y loge des requérants d’asile. Notre réaction face à ce projet a été double:

 

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1. Ce revirement ne peut s’expliquer que par l’attitude revancharde et chicaneuse du Conseil d’Etat, qui n’a toujours pas digéré notre mobilisation victorieuse de 2013 contre l’évacuation de la Tortue et de Xénope.

2. De notre point de vue, il est moralement inacceptable d’opposer les requérants d’asile et les per- sonnes en formation. En procédant de la sorte, le Conseil d’Etat joue sans scrupule avec les plus nobles sentiments de la population et l’émoi légitime causé par la situation des migrants. Si le gou- vernement mettait autant d’énergie à construire des nouveaux foyers pour requérants d’asile qu’à accélérer les renvois Dublin, la situation serait résolue depuis longtemps. En attendant, il n’est pas question pour nous de payer les pots cassés de leur planification déficiente. Par ailleurs, la lutte des personnes migrantes pour leur dignité est aussi la nôtre; c’est pour cette raison que nous refuserons toute instrumentalisation xénophobe de notre cas.

3. Le comble de l’ironie de la situation est qu’aujourd’hui, Xénope est priée de déguerpir alors que c’est elle qui avaient attiré l’attention de l’opinion publique sur cette maison vide et qui a entrepris tous les travaux de réhabilitation afin de transformer les bureaux des scientifiques de l’UNIGE en locaux habitables. Des travaux gratuits pour l’Etat en période d’austérité, on ne pouvait décidément rêver mieux!

Notre cas est exemplaire de l’injustice de la politique d’aménagement du gouvernement. Ainsi, les personnes expropriées sont toujours les mêmes, il s’agit des plus pauvres qui se font saisir leur mai- son. Xénope doit ainsi être sanctionnée pour avoir pris un peu trop au sérieux les appels politiques à combattre la crise du logement. Ce faisant, on évite un débat plus gênant sur les propriétés fastueuses de la Rive gauche où se côtoient banquiers protestants, fils de dictateurs, évadés fiscaux (qui n’y séjournent pas à l’année).

 

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En conclusion, nous demandons que la station de Malagnou continue d’être affectée à la vie associa- tive que nous menons à Xénope. Rappelons que nous habitons depuis 2012 cette maison, que nous l’avons sauvée et entretenue. que nous avons tissé des liens forts au sein de la communauté et des autres composantes de la parcelle de Malagnou. En envoyant ce dossier à différentes organisations nous souhaitons avant tout relancer le débat pour l’obtention d’un nouveau bail associatif dans le bâtiment. La négociation est possible, si chacun y met du sien.

…Affaire à suivre…