L’État de Genève préfère des logements vides, pas nous !
Rassemblement de protestation contre l’évacuation du 154 et 154bis route de Malagnou par le Département de l’urbanisme
Un rassemblement de protestation contre l’évacuation de deux maisons logeant des personnes en formation a eu lieu ce matin devant le bâtiment du Département de l’Urbanisme (DU), au bd Saint-Georges. Une soixantaine de personnes ont manifesté dans une ambiance festive dans le hall d’entrée du bâtiment. Une tente de camping a été montée pour rappeler que les habitants expulsés seraient mis à la rue par l’État le 31 juillet 2013.
Les deux maisons étudiantes de Malagnou bénéficiaient d’un contrat de prêt à usage avec l’Université de Genève jusqu’en décembre 2012. En janvier dernier, l’État s’est porté acquéreur de la parcelle où se situent ces deux maisons. Une visite des lieux s’est alors tenue le 25 janvier en présence de plusieurs employés du DU. Selon leurs dires, la perspective d’obtenir une prolongation de notre contrat jusqu’au commencement des travaux du grand projet « Chêne-Bourg/Chêne-Bougeries » en 2016 était alors quasiment acquise ! Mais le DU a ensuite changé d’avis et a annoncé la résiliation définitive de notre contrat au 31 juillet prochain (cf. Tribune de Genève du 1er mai 2013).
Nous avons immédiatement demandé à être reçus par les responsables du DU en présence de délégué.e.s de la coopérative CIGUË (dont le 154bis fait partie) et du syndicat étudiant CUAE, ce qui nous a été accordé. Le contenu de ces réunions mérite toutefois qu’on s’y attarde. Depuis plus de trois mois, et malgré notre bonne volonté, le DU semble vouloir rejouer le mythe de Sisyphe avec les habitant.e.s de Malagnou dans le rôle du principal intéressé : exigences variées (et parfois hautes en couleur) et complètement révisées d’une séance à l’autre, fixation de visites de nos chambres dans des délais irréalistes (on passe chez vous demain, ça joue ?).
Le Département de l’Urbanisme est-il tombé sur la tête ? Il est pourtant de notoriété publique que les travaux du grand projet « Chêne-Bourg/Chêne-Bougeries » ne commenceront pas avant plusieurs années. Il n’est évidemment nul besoin de rappeler les difficultés rencontrées par la population pour se loger à Genève. Si le conseiller d’État F. Longchamp veut vraiment « loger nos enfants » (son slogan de campagne), pourquoi cherche-t-il, contre tout bon sens, à nous expulser comme des malpropres ? Sommes-nous des enfants illégitimes ?
C’est pourquoi les habitant.e.s de la parcelle de Malagnou et leurs amis ont entrepris cette action ce jeudi 11 juillet. Notre revendication est à la fois raisonnable et aisément réalisable : vu la situation du logement à Genève, nous souhaitons continuer d’habiter nos lieux de vie au 154 et 154bis route de Malagnou jusqu’à la réalisation du projet « Chêne-Bourg/Chêne-Bougeries ».
Les habitant.e.s du 154 et 154 bis route de Malagnou
http://malagnou.noblogs.org